Le garçon qui veillait
Crédit photo : Jean-Michel Coubart
Il revient chaque jour ici, sur les traces d’un immeuble disparu. Il dépose sur le sol quelques objets. Tantôt en colère, tantôt refermé sur lui-même, parfois arrogant ou plein de l’humour de ceux pour qui c’est la dernière chance, sa parole nous entraîne dans son monde immobile.
Son regard aiguisé croque en décor de carton-pâte la carte postale urbaine où il évolue malgré lui, entre rêve de rencontre et espoir d’une retrouvaille.
Le garçon qui veillait raconte l’histoire d’un jeune homme confronté à la disparition de ses repères.
Un hommage à ceux qui "tiennent" les grilles.
Extraits
"Je tape souvent mon poing là. J'me fais mal.
Tu vois. Les bleus.
Disparu...
On nettoie on nettoie.
On frotte on gratte on coupe.
Mais ça disparait jamais.
J'veux dire,
Les blessures."
"Face à face avec le rien derrière.
J'ai pas compris pourquoi ils ont pas laissé ce petit bout de mur sur la place.
Laisser un morceau en plein milieu du nouveau quartier ça nous aurait fait plaisir. On y a cru.
On l'aimait, le mur.
Disparition des dessins de Mystic et cie.
J'en ai plein des bouts du mur d'avant, tu veux voir ?
Bref. on s'en fout. C'est la carte postale.
Ca m'a quand même fait drôle quand ils l’ont cassé, le mur
Boom le mur. boom la barre.
Elle me fout le bourdon la vieille."